Nous avons également décidé de nous mobiliser pour l’insertion professionnelle des étrangers primo-arrivants.
Comme le prévoit le projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif, le contrat d’intégration républicaine inclura désormais une dimension professionnelle.
Concrètement, au début de ce contrat, un accueil à visée professionnelle sera organisé par l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Par ailleurs, chaque bénéficiaire du contrat d’accueil et d’intégration sera reçu en entretien à la fin du parcours, pour l’orienter de la manière la plus adaptée à son profil et à ses aspirations.
Et le service public de l’emploi organisera un entretien approfondi d’orientation professionnelle pour chaque primo-arrivant en recherche d’emploi.
Mais il nous faut aussi lever les différents freins qui bloquent l’accès à l’emploi.
Nous mobiliserons les réseaux d’entreprises pour faciliter la mise en relation des demandeurs d’emploi et des offres adaptées à leurs talents et à leurs compétences.

72 propositions pour une politique ambitieuse d’intégration des étrangers arrivant en France.

Rapport Aurélien Taché : (extraits) février 2018, 214p. 


Chaque année, ce sont plus de 100 000 étrangers en situation régulière qui bénéficient d’un parcours d’intégration en France, organisé autour de la signature du « contrat d’intégration républicaine » (CIR).

Gérard Collomb salue le travail mené, qui a conduit à la richesse des propositions formulées en vue d’améliorer le contrat d’intégration républicaine, et notamment celles en faveur :

  • de l’accroissement des cours de français pour les étrangers arrivant en France. Alors que seuls 60% des étrangers qui suivent ces parcours atteignent aujourd’hui le niveau cible de français, doubler notre effort en leur faveur est indispensable pour améliorer leur maîtrise de la langue, préalable à toute intégration efficace ;
  • de la réinvention de la formation civique. Celle-ci, organisée en deux modules de six heures, ne permet aujourd’hui pas effectivement aux étrangers de se familiariser avec la société française, ses institutions et ses règles de fonctionnement. Elle doit être profondément repensée ;
  • une meilleure intégration de la dimension professionnelle, en particulier en vue d’encourager les réfugiés à s’orienter vers les emplois en tension dans les territoires ;
  • de l’accompagnement des publics vulnérables comme les réfugiés, qui doivent pouvoir bénéficier de dispositifs globaux renforcés, incluant notamment un accès facilité au logement.

Aurélien Taché

En matière de français, je porte une autre proposition forte : l’accès aux cours pour les demandeurs d’asile, qui devront aussi être autorisés à travailler si la demande d’asile n’a pas été instruite après un délai de six mois.
Je suis convaincu que les périodes d’attente de l’instruction des demandes d’asile constituent aujourd’hui des mois d’inactivité extrêmement préjudiciables pour les demandeurs d’asile comme pour la société française, même si je salue l’engagement des bénévoles qui proposent des activités à ces publics.
Pour cela, je propose que l’orientation vers la formation professionnelle et l’emploi fasse partie intégrante du CIR, afin qu’elle puisse être
enclenchée dès le tout début du parcours d’intégration, de façon combinée avec les premiers apprentissages et non plus dans une logique linéaire, échelon après échelon, qui n’est pas adaptée à la réalité des primo-arrivants.

Troisième pilier : ajouter au CIR un volet d’orientation professionnelle pour l’inscrire dans un parcours d’intégration global

Le contrat que l’État passe avec l’étranger lors de son accueil sur le territoire prendra ainsi tout son sens : l’étranger s’engage à accomplir un parcours d’intégration à vocation citoyenne et professionnelle allant ainsi jusqu’à l’autonomie et la participation à l’activité de la Nation ;

l’État lui propose le plus tôt possible les outils lui permettant de réaliser ce parcours.

Proposition n° 21 : Ajouter un volet d’insertion professionnelle au CIR.
Source : 72 Propositions pour une politique ambitieuse d'intégration des étrangers 
Rapport Aurélien TACHE