Source : INSEE 2023

Immigrés et descendants d’immigrés Édition 2023 Insee

4.6 Trajectoire professionnelle : déclassement et promotion

En 2019‑2020, parmi les salariés de 18 à 59 ans, les immigrés sont moins nombreux à déclarer avoir eu une promotion dans leur emploi actuel au cours des cinq dernières années. Seuls 22 % en ont bénéficié, contre 29 % des descendants d’immigrés et 34 % de la population ni immigrée ni descendante d’immigrés.

Les immigrés et descendants d’immigrés se déclarent aussi plus souvent en situation de déclassement, et ce sentiment est accru parmi ceux sans emploi. Quelle que soit leur situation face à l’emploi, les personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés déclarent moins souvent occuper (pour les personnes salariées) ou avoir occupé (pour les personnes sans emploi) un emploi en deçà de leurs compétences que les immigrés (respectivement 23 % et 25 %, contre 28 % et 29 %) ou descendants d’immigrés (28 % et 32 %).

Les immigrés de l’Union européenne à 27 pays (UE27) sont plus nombreux à avoir été promus que les ressortissants d’autres pays : quatre immigrés d’Espagne ou d’Italie sur dix l’ont été, contre moins d’un immigré sur cinq originaire de Chine ou d’Afrique hors Maghreb. Les immigrés de l’UE27 sont également moins nombreux à se déclarer en situation de déclassement. Parmi les personnes sans emploi, 27% des immigrés de l’UE27 occupaient un emploi en dessous de Leur niveau de compétence, contre 34 % des immigrés du Maroc ou de la Tunisie. Les écarts de taux de promotion et de déclassement des immigrés de l’UE27 et de leurs descendants avec la population ni immigrée ni descendante d’immigrés s’expliquent principalement par des différences d’âge, de diplôme et d’emplois occupés. Pour les autres immigrés, la maîtrise de la langue, les difficultés administratives pour accéder à l’emploi et la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger peuvent expliquer ces écarts.
Quelle que soit l’ascendance migratoire, les promotions sont plus fréquentes si le niveau de formation initiale est plus élevé

Mais à niveau de diplôme comparable, les immigrés ont moins souvent une promotion que la population ni immigrée ni descendante d’immigrés. En outre, les écarts de taux de promotion sont constants, quel que soit le niveau de diplôme : de l’ordre de 10 points de pourcentage. Le sentiment de déclassement est mécaniquement plus élevé pour les personnes les plus diplômées, et a fortiori pour les immigrés : plus d’un immigré diplômé d’un bac+1 ou bac+2 sur trois occupe ou occupait un emploi en deçà de ses compétences, contre une personne ni immigrée ni descendante d’immigrés sur quatre détenant le même diplôme.
Les hommes ni immigrés ni descendants d’immigrés déclarent avoir eu une promotion 1,2 fois plus souvent que les femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés (37 % contre 30 %) ; c’est un peu plus que parmi les salariés immigrés ou descendants d’immigrés (1,1 fois).
Parmi les salariés en emploi depuis au moins cinq ans comme parmi ceux qui occupent un emploi sans limite de durée, les immigrés demeurent moins nombreux à être promus et les immigrés comme les descendants d’immigrés sont plus nombreux à se sentir en situation de déclassement.

Les écarts de taux de promotion varient aussi selon les secteurs, mais même dans ceux où les salariés immigrés sont plus nombreux
– les services aux ménages, l’hébergement et la restauration ou la construction –, leurs chances d’être promus sont inférieures à celles de la population ni immigrée ni descendante d’immigrés. En revanche, leur sentiment de déclassement est inférieur à celui des non‑immigrés dans le secteur de l’hébergement et de la restauration.
Définitions
– La promotion est mesurée par la réponse des salariés à la question « Avez‑vous bénéficié d’une ou plusieurs promotions dans votre emploi actuel au cours des cinq dernières années ? ».
– Le déclassement est mesuré par la réponse à la question « À propos de votre emploi actuel/votre dernier emploi, diriez‑vous qu’il est/était en dessous de votre niveau de compétences ? ».
Immigrés, descendants d’immigrés : voir Glossaire. 133Insee Références – Édition 2023 – Fiche 4.6 – Trajectoire professionnelle : déclassement et promotion

Lecture : 29 % des immigrés nés dans un pays de l’UE27 ont bénéficié d’une promotion dans leur emploi actuel au cours des cinq dernières années.
Champ : France métropolitaine, salariés ou personnes sans emploi à la date de l’enquête et âgés de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire. Le champ est réduit aux personnes présentes en France depuis au moins cinq ans pour celles qui sont nées à l’étranger.
Sources : Ined‑Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019‑2020).